Simone Choule

Entretien avec Ju (chant) - le 13 octobre 2008

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Gazus

Une interview de




Simone_Choule_20081013

Leur musique n'a absolument aucun potentiel et en plus, ils sont lookés comme des putes. Il n'empêche que leur premier EP (chronique ici) est un véritable bonheur de rock barré. Le passage de Simone Choule à Paris pour un concert à la Flèche d'Or (report ici) était l'occasion rêvée pour les Éternels d'avoir une interview en face à face. Entretien avec Ju, chanteur à la jupe fendue de son état.


Gazus : Alors pour commencer l'interview, question chiante : l'historique du groupe...

Ju : Ah nan !

Gazus : Ah ben si ! (rires)

Ju : Euh alors, l'historique du groupe... Il existe depuis un an. Pelo, bassiste de Psykup avait des plans un peu chelous qu'il voulait utiliser de son côté. À la base c'était un projet avec deux basses enregistrées ensemble; il est très intéressé par l'aspect rythmique, en plus de ça c'est un fan énorme de Meshuggah. Bref, il faisait des mélanges avec des boucles, des machins et des bidules et me faisait écouter ça comme ça: « Voilà, j'ai bidouillé ça sur ordinateur ». Ca n'avait pas la vocation de devenir un groupe à la base, il le faisait déjà depuis bien avant. Finalement il s'est mis à vouloir faire quelque chose de concret donc il a demandé à... il y avait qui en premier... (il réfléchit) euh... ça s'est passé comment que je ne te dise pas de connerie... à la base, plusieurs personnes sont passées par là, par exemple le bassiste de Sidilarsen qui a été bassiste avec lui, d'autres guitaristes... plein de guitaristes qui ont tourné... Les choses commençaient à prendre forme, il cherchait un batteur et a proposé à Brice de le prendre, ce qui est en soit logique, étant donné qu'il fallait un batteur qui puisse enquiller des plans assez chelous. Puis il m'a proposé à moi... euh non ! C'est moi qui me suis proposé. À force d'écouter, à force d'apprécier, je lui ai dit « Ca me plaît bien, j'aimerais faire quelque chose d'un peu différent, de plus calme, de plus spécial. Donc pourquoi pas ? Ce qu'on fait : je mets des voix, tu vois si ça te plaît, si ça me plaît, si je me sens bien à chanter ça, etc ». Ainsi, le premier morceau que nous avons fait est "Bathyscaphe" et ça a collé. Le résultat était bon, donc nous avons décidé de continuer, sans spécialement vouloir en faire un groupe, mais juste s'amuser et enregistrer des morceaux. Mais au fur et à mesure, c'est devenu un groupe: nous avons mis du temps à faire un Myspace et tout le reste, bref, ça a mis du temps à démarrer, mais quand nous avons commencé à avoir des retours positifs sur les morceaux nous nous sommes dit « Bon, ben... On fait un groupe !». De fil en aiguille, nous avons fait l'EP 5 titres, nous faisons une pseudo tournée qui est vraiment faite à l'arrache, mais heureusement, nous avons trouvé un tourneur qui va s'occuper de nos dates à partir de janvier en fonction de celles de Psykup et de Manimal. Ce qui est cool d'ailleurs, c'est qu'il y a des personnes en commun dans ces groupes, ce qui nous permet de bien nous débrouiller. Par exemple, Tistou (Baptiste, guitariste) est dans Aeria Microcosme, qui ne tourne pas en ce moment, donc ça concorde bien au niveau des agendas. Pour le moment, donc, Simone Choule est un groupe à part entière, même si cela reste un side project. De toutes façons, les gens s'identifient toujours par rapport à quelque chose qu'ils connaissent, à Psykup dans notre cas, mais le groupe finit par exister par lui-même, le public que nous touchons est un peu différent. Avec Psykup c'est beaucoup plus metal, là c'est tout de même plus rock'n roll, ce qui n'est pas pour nous déplaire, d'ailleurs, ça nous change des métalleux. (rires)

Gazus : Par rapport au fait que les gens se réfèrent à quelque chose qu'ils connaissent, ce qui était mon cas quand j'ai écouté l'EP, tout le monde s'est plus ou moins dit « Encore un side project de Psykup !». La seule constante que l'on y trouve est le timbre de ta voix, que l'on reconnaît dans Psykup et Manimal...

Ju : C'est vrai. Et puis tu peux difficilement changer ta voix, ce qui fait qu'on va forcément te reconnaître, c'est même un gage de qualité je trouve. J'ai toutefois essayé des timbres et des placements de voix différents afin de varier. Ensuite, même au niveau des riffs et du son, voire de l'esprit que nous souhaitons dégager, nous ne sommes plus du tout dans le metal, mais dans des voies rock expérimental, un peu barré... et encore, ça dépend. Plus ça va, plus ça va devenir du rock simple, plus nous essayons de simplifier et les rythmiques et les structures. Ce qui nous intéresse surtout c'est l'énergie que nous essayons de véhiculer sur scène. C'est la grosse énergie, la patate et même l'émotion, puisqu'il y a des montées atmosphériques et un peu tristes dans notre musique et nous essayons de trouver le juste milieu entre les deux.
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Gazus : Justement, dans "Lithops", on trouve des plans de batterie complètement barrés...

Ju : (l'interrompt) Ah mais "Lithops" c'est n'importe quoi ! (rires) Un peu plus sérieusement, "Lithops", je le vois comme une sorte de morceau un peu cotonneux, un peu en l'air, un peu planant du début à la fin, avec une batterie qui flotte, avec un chant qui flotte aussi, car je ne suis jamais calé sur la batterie, ce n'est pas rythmique, c'est plutôt un chant qui se balade et qui ne va jamais être tout à fait pile poil, tandis que les autres créent des ambiances... C'est un morceau à part, très particulier. Maintenant, sur scène, ça va donne vraiment une certaine fraîcheur, de même que notre nouveau morceau "Agent Orange", que nous ne pouvons pas jouer ce soir parce que nous n'avons pas le temps, mais que nous jouons normalement, est aussi dans cet esprit. En fait, il commence un peu avec cet aspect « patate » avant d'embrayer dans le côté un peu aérien et flottant que j'aime bien.

Gazus : Tu disais que tu expérimentais plusieurs types de chant différents. Ce que j'ai remarqué en écoutant l'EP, c'est d'une part, que les morceaux peuvent être considérés comme des successions de plans et que d'autre part, à chaque plan, tu utilises un timbre ou une méthode de chant différent...

Ju : Franchement, je ne m'en étais même pas rendu compte ! (rires)

Gazus : Est-ce qu'il y a une part de défi là dedans où...

Ju : Non. C'est du ressenti en fait. Maintenant, en tant que chanteur, j'aborde les choses différemment. Dans Psykup, nous sommes deux, donc nous reposons l'un sur l'autre, nous nous faisons des échanges, nous renvoyons la balle ou faisons des harmonies. C'est une écriture totalement différente. Il y a évidemment de la place donnée à l'individualité mais ce n'est pas pareil. Manimal, c'est un peu de la performance pour tout le monde, c'est très physique et technique... d'ailleurs même dans Manimal, plus ça va, plus nous allons essayer d'aller vers quelque chose d'un peu plus brut. Nous nous sommes fait plaisir à y aller à fond au niveau instrumental, nous avions envie d'en mettre plein la gueule, mais pas dans le sens en mettre plein la vue, genre montrer que nous savons jouer vite et tout.

PhotoGazus : Ce n'est pas de la technique juste pour la technique...

Ju : Voilà, nous voulions que ça ait constamment un côté « plein la tronche » (il tape dans sa main avec son poing). Là c'est différent, nous faisons quelque chose de plus émotionnel, plus rock'n roll, plus brut. Après, ça passera forcément par des variations au niveau de la voix, parce que j'écris comme ça. Un même grain sur un même morceau, ça me fait chier, par exemple. Sur un morceau comme "Lithops", ça chante beaucoup, il y a peu de grains différents dessus, parce que ce n'est un morceau qui appelle ça, musicalement parlant, et j'aime aussi me fondre dans la musique. Quand Pelo me donne un morceau comme "Bathyscape", avec ce côté complètement fou, bon ben là oui, je passe par dix grains de voix différents parce que la musique m'appelle. Après, des morceaux comme "You Cheap Little Slut" ou "Asphalte" appellent moins ces changement de grain, il y en a donc moins, c'est un peu plus brutal... soit c'est très chanté, soit ça braille un peu. Il ne faut pas non plus tomber dans le cliché « Tu chantes sur les passages calmes et tu brailles sur les passages bourrins », il faut éviter ça, moi-même je m'autocensure, parfois. Sauf si ça sonne mieux, évidemment. Si le fait de brailler sur un truc de base en étant calé pile poil est superbe, je le ferai. Il y a des passages comme ça dans Simone Choule comme il y en a partout. Je ne cherche pas la technicité, ce n'est pas mon but.


Gazus : En parlant du fait que tu donnes des cours de chant avec l'un des membres de My Own Private Alaska, j'avais eu comme réponse, c'est que dans ton cas, contrairement à Milka, c'est vraiment une « école » d'apprentissage.

Ju : C'est l'approche qui est différente. Dans le cas de Milka, c'est d'ailleurs ce qu'il a fait chez Ross Robinson, il veut complètement partir de zéro, quitte à s'exploser la voix, à se faire mal ou encore partir dans des directions dont on ne connaît même pas le résultat, pour voir ce que ça fait. Dans mon cas, je veux d'abord approfondir les techniques, les étudier, maîtriser plein de grains et bosser des choses différentes et après, déconstruire le truc. C'est d'ailleurs ce que je fais avec Simone en ce moment, c'est un peu l'entreprise de déconstruction, c'est-à-dire que les grains que j'utilise sont maîtrisés mais il y a des trucs très « borderline » où j'approche plus des limites que je n'ai pas encore atteintes. Manimal en revanche, c'est super maîtrisé, carré, rien ne dépasse. Là non, je m'affranchis plus de ça mais je pense que je voulais d'abord passer par l'apprentissage du truc. C'est ce que j'apprend à mes élèves. Je leur apprend à connaître leur corps de l'intérieur pour savoir où placer les choses, ne jamais se faire mal et toujours être dans le côté « cool », même quand il faut chanter des choses très agressives ou déchirées. Extérieurement, on dirait parfois que l'on s'arrache la gueule alors que pas du tout. Et si c'est pour se faire mal, ça ne sert à rien.

Gazus : On le voit d'ailleurs sur le DVD live de Psykup. Lorsque tu cries, on dirait juste que tu chantes normalement, voire que tu parles.

Ju : Voilà, c'est ce que j'essaye d'apprendre à mes élèves. C'est le côté « Il faut que je puisse te gueuler dessus comme si je te parlais et que ça soit très puissant ». Comme pour le chant, en fait. Projeter sa voix très haut, sans aller sur le corps, car on s'épuise inutilement. Par la suite, une fois que l'on maîtrise cela, on a le choix soit de le péter soit de le garder. Par exemple, il y a des moments dans les concerts où je suis dans la maîtrise et à d'autres moments, pas du tout. Mais ça, c'est moi qui le décide, selon ce que je ressens. C'est clair en tout cas qu'entre moi et Milka, il s'agit d'écoles très différentes. D'ailleurs, un mec comme Ross Robinson ne supporte pas les gens qui ont des techniques de chant, il trouve ça à chier. Ça ne l'intéresse pas.

Gazus : Ca ne marche pas avec sa méthode de travail...

Ju : Tout à fait. Ce qu'il veut, c'est que les mecs se détruisent la gueule et envoient tout ce qu'ils ont. Personnellement, je pense que tu peux envoyer tout ce que tu as en passant par une technique. Ce sont des approches différentes. J'en ai parlé justement avec Milka après son séjour chez Ross Robinson, car ça l'a pas mal bouleversé au niveau de sa façon d'aborder le chant, sa propre voix, son rapport à lui-même. C'est vrai qu'un chanteur a un rapport très particulier avec sa voix. Dans mon cas, je suis hyper perfectionniste, je me vraiment prends la tête à comprendre tout ce qui se passe, ce qui fait qu'en ce moment, je suis plus sur le lâcher prise, ce qui m'intéresse plus, parce que bon, à partir du moment où tu sais comment fonctionne le truc...

Gazus : Tu tombes dans la routine ?

Ju : Oui, mais de toutes façons, l'un ne va pas sans l'autre. Il y a des chanteurs dits « à voix » qui ont une superbe technique, mais qui émotionnellement ne vont rien t'envoyer du tout parce que ça ne sera pas original, que ce sera naze... Je sais pas... Céline Dion par exemple. Une chanteuse hallucinante techniquement, c'est fou, mais on reste dans quelque chose de tellement maîtrisé, de tellement propret... Puis c'est surtout le choix des mélodies qu'elle a et les trucs dans lesquels elle bosse. Je serai intéressé de l'entendre dans des choses plus « border ». Après, il y a des types qui n'ont aucune technique et qui arrivent à provoquer des trucs. Un chanteur que je respecte beaucoup et que j'adore, c'est Bono, le chanteur de U2, parce que je trouve qu'il a le parfait équilibre entre la technique ultra maîtrisée et le lâcher prise total, ce que je vise. Même sur CD. Parfois, on a l'impression qu'il va se péter la voix, qu'il ne va pas y arriver, mais il y arrive tout le temps. C'est donc vers ça que je tends, maîtriser une technique, mais la déconstruire.
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Gazus : Pour rester dans les chanteurs, Devin Townsend semble être une grande influence pour toi...

Ju : J'adore. Pour moi, il a saisi comment prendre le meilleur du heavy, du thrash, du death... du metal en général, pour faire une sauce personnelle avec. Outre le fait que j'adore ses grains et que j'aime beaucoup la personnalité du bonhomme et que j'adore ses groupes. Ces derniers temps, il avait tendance à tourner en rond... comme tous les gens qui font dix albums par an en fait ! (rires) En tant que chanteur, je fais un mix au niveau de ma voix entre les chanteurs. Dans ma voix, tu pourras trouver du Pearl Jam comme du Alice In Chains, comme tu pourras trouver du Incubus, du Bono... ou du Devin Townsend. Ou encore du Refused. Je ne m'en cache pas, c'est un mélange.

Gazus : Dans Simone Choule, c'est Pelo qui se charge de la composition de la musique. Dans Psykup, c'est toi qui compose. Dans Manimal, c'est Vidda qui compose. L'idée de composer tous ensemble ne vous est jamais venue ?

Ju : Euh... On y a pensé, oui. Mais nous nous sommes dit que ce qui fait que les groupes sont différents au niveau de la composition, c'est justement que nous ne nous mélangeons pas et que nous gardons cette séparation des pouvoirs. Pourquoi pas essayer oui, mais dans une autre formation. Et il nous faudrait le temps. Mais si nous nous mettons à nous mélanger, ça va faire que lorsque je vais écrire des riffs pour Simone, ça va ressembler à du Psykup, si Vidda écrit des riffs pour Psykup, ça va ressembler à Manimal, etc. De toutes façons, nous n'avons pas du tout les mêmes méthodes d'écriture, c'est-à-dire que Vidda a une approche très instrumentale, il faut que ça tricote, que ça groove aussi, mais surtout une approche très « main gauche » avec dextérité, vélocité, enchaînements de notes... Pelo, lui, a une approche très rythmique, c'est-à-dire qu'il va d'abord composer la batterie et broder autour, tandis que moi, j'ai une approche de riffeur. Ce qui m'intéresse, c'est le riff et les sonorités qui vont s'en dégager que la technicité du riff. Nous n'avons pas la même vision du bordel. Mais bon, ce sont des visions qui se valent, somme toute.

Gazus : Le seul qui ne change pas, c'est Brice...

Ju : Oui et non. Dans Psykup il peut jouer jazz, funk, ou metal. Dans Manimal c'est hyper metal, un peu groovy tout de même. Et Simone, c'est... on dirait du jazz rock expérimental, ce qu'il joue. C'est vrai que parfois, je ne capte pas trop et... (il est interrompu par une serveuse de La Flèche d'Or qui lui demande quand la table où a lieu l'interview sera libérée) Excuse-moi, on parlait de quoi ?

De Brice.

Ju : Ah oui, l'OVNI. (rires) Ca fait quinze ans que je joue avec lui, à chaque fois il m'étonne toujours un peu plus. Tu lui demandes de jouer n'importe quoi, il le joue, sur commande. C'est normal au final que je n'arrive pas à jouer avec un autre batteur que lui.

Gazus : C'est vrai que les deux seuls musiciens qu'on retrouve toujours ensemble dans tous les projets autour de Psykup, ce sont toi et Brice.

Ju : Il faut dire que Brice et moi, nous sommes un peu comme des frères, je le connaîs depuis quinze ans, nous sommes habitués l'un à l'autre, moi à son jeu de batterie, lui à ma voix, à mes riffs ou mes rythmiques. Nous aimons bien bosser tous les deux. Il y a une facilité dans ce rapport qui fait que j'aime travailler avec lui.
Ce qui est bien, c'est que l'on peut lui demander n'importe quoi, il est très ouvert et avance toujours. Il faut dire que c'est un putain de bosseur. Il a cinq groupes, moi je n'en ai que trois... Ah non, il a six groupes en tout ! Il en a un qui s'appelle SELAM, du garage rock, un qui s'appelle Nabass, qui est plus folk trad, ethnique, ainsi qu'un trio de jazz. Accessoirement, il donne des cours de batterie dans une école et fait ses études au conservatoire, en parallèle.

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Gazus : Il y avait déjà un rapport assez fort avec le cinéma dans Psykup ainsi que dans Manimal, que l'on retrouve dans Simone Choule, notamment dans le nom du groupe, ainsi que dans le format de la pochette et sa présentation...

Ju : Pour la pochette, c'est un clin d'œil à Refused que la graphiste a fait. Mais c'est vrai que le côté cinéma nous plaisait et que nous avions décidé de cultiver cet aspect, donc nous avons fait d'une pierre deux coups avec la pochette. Pour le nom du groupe, c'est une référence à un film de Roman Polanski qui s'appelle Le Locataire qui est mon film préféré. Je me rappelle que j'étais avec Pelo chez moi et je lui faisais écouter la B.O qui est complètement folle, avec des bruits de verre et des violoncelles, très glauque et tout, et lui disait « Il faut qu'on trouve quelque chose en rapport avec ça, ça collerait bien !», étant donné que nous voulions quelque chose sur l'enfermement, la solitude, la paranoïa, le repli sur soi, le doute... ce dont parlent les textes. Dans le film, la locataire de l'immeuble de Polanskyi qui joue dedans, s'est jetée par la fenêtre, mais elle s'est loupée et du coup est enveloppée dans des bandelettes comme une momie. D'ailleurs il y a cette fameuse dent qui revient sur le t-shirt et sur les visuels de Simone Choule, toujours une molaire, justement parce que dans le film, il lui manque une dent, à l'hôpital, et Polanski, plus tard dans le film, bouge les meubles chez lui et trouve une dent dans un trou derrière l'armoire. C'est un film complètement fou et ça nous plaisait bien. Nous aimions bien un groupe avec un nom et un prénom. Ca intrigue toujours les gens, personne ne sait ce que c'est...

Gazus : Simone, c'est bien souvent un nom de Mamie. Y a-t-il un rapport avec les tenues que vous arborez sur scène ?

Ju : Nous avons fait un déplacement. Dans le film, Simone Choule est une nana assez jeune, en fait, et Jouch, qui a fait le Myspace, avait mis une tête de vieille dame et tout le monde s'est mis à dire « Hé, Mamie Simone !». Du coup, nous nous sommes dit « Pourquoi ne pas creuser un truc entre les deux et s'habiller en vieilles putes ». En même temps, nous ne voulons pas trop faire « vieilles putes » mais il y a un côté travesti un peu dégueu. Maintenant, nous ne voulons pas que ça fasse Marcel et son Orchestre et que ce soit rigolo. De toutes façons, les gens rigolent toujours de prime abord quand ils voient un homme habillé en femme, mais nous essayons de faire oublier ce côté-là, parce que même nous, ça nous met dans un état particulier d'être habillés en femmes, car nous ne sommes pas très à l'aise. Après nous nous y faisons, mais durant les premiers instants du concert, on se sent observés, c'est assez particulier. Du coup ça nous met dans un état différent. Ce que j'aime bien.

Gazus : Il ne faudrait pas que ça devienne une habitude...

Ju : Je te rassure, une fois que nous sommes sortis de scène, nous ne mettons plus de jupes ! (rires)

Gazus : J'ai cru comprendre qu'un album était prévu...

Ju : Nous sommes finalement partis sur l'idée de refaire un EP dans six mois parce que bon... pourquoi ne pas refaire un EP dans six mois ? C'est vrai qu'un CD, ça ne s'achète plus beaucoup maintenant, que ça coûte beaucoup d'en faire un et que ça ne sert pas à grand chose au final, vu que ça se retrouvera sur le net. Donc bon, nous nous sommes dits « Faisons des EPs à petit prix. Si les auditeurs achètent les deux EP à petit prix, ils auront un album à dix euros ». Nous, ça nous coûte moins cher et pour ceux qui ont déjà le premier EP, ils achèteront le deuxième à cinq euros et voilà. Après, peut-être que nous ferons un album, mais je pense que ça sortira en digital, parce que maintenant, faire un objet... Déjà faire un EP ça coûte cher... Heureusement qu'avec Psykup nous avons un label. Avec Simone Choule nous n'avons qu'un tourneur, nous aurons peut-être un manager bientôt, mais nous n'avons pas de label, nous trouvons les dates nous-même, c'est à la démerde. Nous sommes repartis en bas de l'échelle, c'est du « Do it yourself », pas comme avec Psykup ou Manimal qui sont tournés. C'est différent.

Gazus : En parlant de « Do it yourself », comment s'est déroulé l'enregistrement ?

Ju : À l'arrache, chez nous. C'est Baptiste, le gratteux, qui a enregistré la batterie avec Brice, dans un studio car il y bosse. Ensuite la basse, la guitare et le chant à la maison. J'ai enregistré mes parties de chant dans la chambre de sa sœur. C'était vraiment à l'arrache. Ensuite pour le mix, il s'est très bien démerdé, c'est un très bon ingénieur du son, il a mixé, masterisé. Nous sommes bien contents du résultat.

Gazus : Le son est assez rétro, peu compressé, assez loin des productions actuelles.

Ju : C'est délibérément brut, sans trop d'artifices, à part un peu sur la voix. Le son de batterie est vraiment brut, la caisse claire n'est pas celle de Brice, c'en est une totalement plus rock'n roll. Et il n'y a rien sur le son de la basse et de la guitare. Ce sont les sons de base qui sont sortis de l'ampli.
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Gazus : Je... Je n'ai plus de questions. Y en a-t-il donc une que personne ne te pose et à laquelle tu rêves de répondre ?

Ju : Est-ce que je mets un slip sous ma jupe ?

Gazus : Est-ce que tu mets un slip sous ta jupe ?

Ju : Et bien je laisse ça à l'appréciation des gens, qui essayeront de deviner si j'ai un slip sous ma jupe ce soir.

Gazus : Mais dans ce cas, est-ce que tu fais des cascades sur scène ? Les gens vont être fous, à vouloir connaître la vérité !

Ju : Vous verrez... Ma jupe est fendue, je pense donc qu'il y a moyen de savoir ! (rires)


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