Obtest

Entretien avec Sadlave (guitare) - le 22 juin 2008

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Wotan

Une interview de




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Les groupes de pagan metal ayant près de 20 ans au compteur sont rares, et Obtest est l'un de ceux-là. Leur dernier album Gyvybès Medis (chronique ici) est pour le groupe un essai de s'éloigner du black-metal de ses débuts. L'occasion pour nous d'aller discuter du groupe et de ses racines avec Sadlave.


Wotan : Peux-tu présenter le groupe pour nos lecteurs ?

Sadlave : Obtest vient de la Lituanie, le pays des mille collines. Le groupe s’est formé à la fin de 1992. Nous avons enregistré notre première cassette durant l'été de 1994, du black metal cru et violent. Deux demos furent enregistrées en 1995 – Oldness Comming et Pries Audra. La dernière fut bien distribuée dans la scène underground mondiale. L'étape suivante fut l’album Tukstantmetis, qui sortit le 23 Avril 1997 en cassette. Il fut distribué en Lituanie uniquement. Notre premier 7’’ EP, 997, fut produit par les allemands de Miriquidi Productions en 1998. Après la sortie de l’EP, Miriquidi accepta de sortir l’album Tukstantmetis en version CD, qui bénéficia donc d’une distribution mondiale en 1999. Nous avons tourné en Allemagne en 2000, en tant que première partie pour Eminenz. Un autre 7’’ EP, Prisiek, est sorti en Allemagne en 2001. A la fin de cette année nous avons signé un contrat avec Ledo Takas et l’enregistrement du second album, Auka Seniems Dievams, débuta. Le disque est sorti sous forme de CD et LP, et eut une sortie mondiale. Durant l’automne 2002, nous sommes partis en tournée dans toute l’Europe avec Skyforger, Sear Bliss, Grief of Emerald. En 2003, Ledo Tarkas Records a sorti le 7’’ EP Dvylika Juod Varniu, qui fut enregistré en hommage à Lord Ominous (Anubi). Durant l’automne 2005, notre troisième album, Is Kartos I Karta (De génération en génération), sortit. Les concerts débutèrent en hiver, en Lettonie, Estonie, Biélorussie, Allemagne, République Tchèque, Irlande et Portugal. Nous avons joué deux concerts aux U.S.A en janvier 2007, dont un pour le festival Heathen Crusade. Le quatrième album, et dernier en date, Gyvybes Medis, fut enregistré en avril 2007 en Pologne. La sortie eut du retard et fut repoussée à Avril 2008 à cause du travail de mixage et mastering, et des négociations entre labels et le groupe.

Wotan : Vous avez signé sur Osmose pour la sortie de votre dernier album, ce qui vous permet une distribution plus large. Ce changement était nécessaire pour vous ?

Sadlave : C'était une bonne opportunité pour nous. De toute façon, nous sommes toujours liés à Ledo Takas Records, qui possède les droits de nos albums pour la région baltique: Lituanie, Lettonie, Estonie. Beaucoup de choses dépendent d’une bonne distribution, et pour nous ce fut une nouvelle étape dans l’histoire du groupe, vraiment importante.

Wotan : Le nom de l’album, Gyvybès Medis, signifie « arbre de vie » en lituanien, un symbole fort utilisé dans diverses religions païennes pour lier les différents mondes entre eux. Vous semblez attachés à vos racines païennes. Peux tu élaborer la-dessus ?

Sadlave : Tout notre travail est lié à la culture païenne de Lituanie. Nous le faisons pour transmettre cette culture, de la façon dont nous la comprenons, en changeant seulement la forme. Je pense que nous garderons cette ligne de conduite dans le futur, car c’est une source intarissable de thèmes et de questions qui sont toujours d'actualité.

PhotoWotan : Les chansons, les paroles sont en lituanien. Est-ce pour vous un moyen d’exprimer votre identité ? Quels sont les thèmes des paroles: le paganisme uniquement ou utilisez vous d’autres idées ?

Sadlave : Cela montre ce que nous sommes, sans aucun doute. Nous avions décidé d’abandonner l’anglais pour le chant en 1996, maintenant notre démarche est donc naturelle. Nos textes sont basés sur la mythologie, l’histoire et l'expérience personnelle. Quelques personnes disent que nos deux derniers albums ne sont pas au sujet du paganisme, mais plutôt orienté vers le fantastique. C’est assez marrant puisque pas mal de jeunes (je pense) trouvent le paganisme romantique, avec les épées, les cottes de mailles, le sang et la gloire. Et en plongeant encore plus dans la culture, il semblerait qu’il soit possible de lâcher le flot de romantiques assoiffés de sang. Je conclurai en disant que nos paroles traitent de sujets divers, toujours en relation plus ou moins proche avec notre héritage culturel.


Wotan : Quel but essayez-vous d’atteindre en utilisant ces thèmes païens: est-ce une forme de nostalgie pour un passé oublié ou un message s’adressant à notre génération ?

Sadlave : Pas de nostalgie, non, puisque ce passé est derrière nous. Nous avons le présent et le futur, qui est bien incertain. Nous gardons cette tradition vivante dans la façon dont nous vivons maintenant. L’essence cachée dans ces sujets trouvera son chemin au travers de différentes formes d’adaptation. Les paroles de nos chansons sont un mélange de vieilles légendes, de mythes et de nos expériences personnelles, comme cela est fait depuis des millénaires. De cette façon, ils continuent de rester en vie et peut-être serviront-ils de lumière ou d’inspiration pour les autres.

Wotan : Dans ma chronique, je dresse un lien entre la couverture de l’album, qui représente cet arbre de vie mythique, et votre musique. J’y vois une représentation de la musique: enraciné dans le substrat païen qui le nourrit (les thèmes musicaux, les paroles) tout en étendant ses feuilles vers de nouveaux horizons, plus heavy metal (les solos et les riffs). Était-ce ce que vous vouliez exprimer avec cette pochette ?

Sadlave : Tu as tout a fait raison ! L'idée de changer le logo du groupe me vint à l’esprit après avoir eu une vision claire de la pochette. Donc, notre arbre a des branches, montre ses racines, et est vert et bien vivant. Nous verrons dans un futur proche ce que sera la couleur des feuilles, je parle des nouvelles chansons là. La pochette en elle-même représente les trois niveaux du monde archaïque, connus de différentes cultures. Nous la voulions la plus minimaliste possible, pour que l’auditeur puisse développer l'idée lui-même.

Wotan : L’album a une atmosphère folk, cependant vous vous contentez d’instruments metal, sans utiliser un quelconque instrument folk comme le font de nombreux groupes. Est-ce un moyen d’exprimer votre appartenance à la sphère du metal extrême, et ce même si vous avez abandonné le black metal ?


Sadlave : Notre but est de faire de la musique extrême, et nous n’avons jamais utilisé d’instruments traditionnels, et nous ne le ferons pas dans le futur je pense. Il serait mieux de monter un groupe de folk, car plus j'écoute tous ces groupes de folk metal, plus j’ai envie de vomir. Ils sonnent tous comme de la merde. Ce que j’aime sont les vieux albums de Cruachan, Skyforger, Die Apokaliptische Reiter.

Wotan : Quels sont vos plans pour le futur ? J’imagine que vous allez promouvoir l’album via une tournée. Avez vous des plans pour un concert en France ?

Sadlave : Quelques dates sont déjà confirmées en Biélorussie, Russie et en Lituanie. Nos plans de tournée pour cet automne ne sont toujours pas clairs, vu que nous n'avons aucun manager pour les concerts. Nous apprécierons de passer en France, et j'espère que si tout se passe bien, nous y viendrons en trombe, sans aucun doute.




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