HELLFEST

Entretien avec Ben - le 01 juin 2008

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Cosmic Camel Clash

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Dexxie

Une interview de




HELLFEST_20080601

Le Hellfest ne cesse d'attirer de plus en plus de monde, avec des affiches chaque année plus alléchantes. Mais son histoire n'est pas rose et son équipe semble avoir travaillé dur pour être toujours présente aujourd'hui. Nous avons voulu en savoir un peu plus sur les déboires du passé et les nouveautés pour cette année.


Cosmic Camel Clash : Pour commencer, pourrais-tu nous faire une petite rétrospective sur le festival, qui était d'abord le Fury Fest et qui est devenu le Hellfest, dans quelles conditions il a vu le jour, qu'est-ce qui a rendu cela possible, qu'est-ce qui a motivé le changement de lieu depuis Le Mans vers Clisson, bref, un petit récapitulatif ?

Ben (HELLFEST): Pour te faire une synthèse de tout ça, on a créé un festival qui s'appelait le Nantes Hardcore Fury Fest en 2001, qui était à la base fait par des bénévoles et pour notre plaisir personnel, on faisait cela par passion, et il est devenu ensuite le Fury Fest en 2003. C'est cette édition, en 2003 donc, qui a bien marché et qui m'a permis de créer mon propre emploi par rapport à ce festival-là. On a continué au Mans en 2004 et ça a été un peu plus difficile et donc on a pris la première « panade » de notre histoire...

Cosmic Camel Clash : C'était l'année de Slipknot ?

Ben : Oui, c'était l'année de Slipknot, donc effectivement si tu veux nous étions jeunes, nous n'étions pas expérimentés donc le festival a affiché complet, nous avons eu 8000 personnes par jour, mais hélas nous n'avons pas su gérer les dépenses etc., donc le festival a fini par boire la tasse et nous voulions arrêter. Mais nous avons trouvé un repreneur, nous avons donc vendu le concept à des investisseurs français et étrangers, quant à moi je suis devenu simple programmateur du Fury Fest Festival en échange. Seulement, à la fin, ces patrons-là se sont avérés peu honnêtes et nous ont laissé dans la panade à la fin de l'édition 2005. Le Fury Fest est mort à ce moment-là. Ensuite, tous les anciens salariés du festival, moi y compris, avons décidé de remonter un autre festival et de refonder une société et en retournant dans ma ville natale qui est Clisson. C'est ainsi que nous sommes repartis en 2006 avec le Hellfest.

Cosmic Camel Clash : « Monter un festival », comme tu le dis, ça reste un truc très abstrait pour les gens qui ne connaissent pas spécialement le milieu. Comment se retrouve-t-on, aux niveaux logistique/technique, à démarcher des groupes, à monter des structures... pourrais-tu expliquer un peu aux gens comment cela se passe ?

Ben : Alors, pour nous c'est un peu particulier, parce qu'à la base nous ne sommes pas des gens du spectacle, nous nous sommes formés en quelque sorte sur le tas, on a rencontré des gens, et à travers différents contacts et diverses situations, ben voilà... je ne saurais même pas l'expliquer. Quand on me demande : « Comment t'es-tu retrouvé à la tête du Hellfest » j'ai moi-même du mal à l'expliquer quand j'y repense,n'avons nous pas fait de formation, mais il y a eu le hasard, nous étions passionnés, voire utopistes, nous avions ce qu'on appelle une « paire de couilles », et puis nous nous sommes lancés, nous avons pris des risques. Comme je te l'ai dit tout à l'heure, l'année 2004 à été difficile, l'année 2005 catastrophique puisque nos patrons nous ont laissé tomber, mais on y croyait encore, et voilà ça continue, c'est une suite d'évènements.
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Cosmic Camel Clash : Et sur le plan technique de la chose ? Concrètement : je veux monter un festival, je fais quoi ?

Ben : Alors, il y a énormément de choses à faire. Il y a des gens qui nous demandent si on fait ça toute l'année, et bien oui, nous sommes 8 à faire ça toute l'année, et si j'avais les moyens financiers d'engager plus de monde pour suivre le dossier je le ferais, mais il y a des contraintes budgétaires et financières qui ne nous permettent pas de le faire. Donc, pour monter un gros festival, la difficulté principale reste de convaincre les institutions locales de faire un festival de cette importance et de ce style de musique. Car il faut savoir que pour ce style de festivals, il ne faut pas rêver, il n'y aura jamais autant de subventions que pour un évènement « grand public », donc même moi parfois je me pose la question, pourquoi nous continuons à faire ce genre d'évènements alors qu'on a plus de difficultés qu'autre chose ? Mais effectivement après, tu appelles les artistes, il faut les convaincre que le festival est sérieux, négocier leur rémunération, etc. C'est comme monter un petit café-concert sauf que la dimension est plus importante, effectivement, monter un festival de 3 jours avec 15 000 personnes c'est de la logistique, des salariés, il ne faut pas se louper, pas dépenser plus d'argent qu'on en a, etc. Bref, c'est un gros boulot.

Cosmic Camel Clash : En général, par rapport aux organismes comme les banques que vous êtes sans doute allés voir pour rassembler des fonds, en leur disant « Salut, je voudrais faire un festival en France avec une affiche équivalente voire supérieure aux autres festoches européens », comment te fais-tu recevoir ?

Ben : C'est vrai que dans une petite commune de moins de 6000 habitants, tu as affaire aux petites institutions, les maires, les adjoints etc., qui ne connaissent pas ce style de musique, qui ne sont pas préparés à accueillir ce genre d'évènements, car c'est beaucoup de contraintes et d'investissements par rapport à eux. Moi j'ai réussi à les convaincre en partie parce que je suis un « enfant du pays », je suis Clissonnais depuis plus de 23 ans, et ils m'ont fait confiance, et comme dit, après on se forme sur le tas. Mais ce n'est pas facile de monter un festival de cette importance et dans un style de musique généralement méconnu et rempli d'amalgames, d'a-prioris. Soit on va prendre les festivaliers pour des raveurs, soit pour des satanistes. Ça fait peur. Donc effectivement le plus dur est de convaincre les institutions d'organiser un tel évènement.

Cosmic Camel Clash : Quels types d'investisseurs peux-tu aller voir pour trouver des fonds ?

Ben : Alors, il ne faut pas rêver, en allant voir des banques ou ce genre de trucs, tu te feras bouler direct. Nous, la chance que nous avons eu, c'est d'avoir un public de passionnés. Nous avons eu la chance de rencontrer des chefs d'entreprise passionnés de metal, qui avaient la foi dans le metal, qui voulaient investir, et qui nous ont prêté les fonds nécessaires pour monter ce festival.

PhotoCosmic Camel Clash : Un phénomène assez récurrent du Hellfest : on trouve en moyenne par rapport aux autres festivals, comme le Wacken ou le Graspop, une très forte proportion de têtes d'affiche. Est-ce un choix délibéré de ta part ?

Ben : Attends, tu trouves qu'on a plus de têtes d'affiche que les autres festivals ?

Cosmic Camel Clash : Ah oui, c'est un sentiment général qu'on a eu tous les ans, je me rappelle que l'an dernier, il y a eu Dream Theater ET Korn ET Megadeth ET Immortal...

Ben : Ah, oui, après ça dépend des groupes que tu considères comme des têtes d'affiche. Il y a eu des gens qui sont venus me dire qu'on en manquait justement, clamant qu'au Graspop il y avait Kiss, il y avait Iron Maiden, il y avait machin... effectivement si tu considères que les groupes comme Immortal ou Emperor sont des têtes d'affiche, c'est vrai que nous sommes bien lotis...

Cosmic Camel Clash : Par exemple, cette année, il y a le Graspop qui a d'énormes noms toujours, mais si tu prends le Wacken, par exemple, il y a Iron Maiden, mais derrière il n'y a personne... mais au Hellfest, même s'il n'y a pas de groupes à stades, d'après un sentiment général il y a beaucoup de gros groupes...


Ben : Bah écoute, c'est bien ! C'est vrai que nous beaucoup de groupes et dans des styles très variés, même si nous n'avons pas de groupes à stades comme tu dis. Nous sommes très éclectiques au niveau du truc, même si nous sommes peut-être plus basés extrême que le Graspop qui par exemple joue plutôt la carte du heavy, mais nous sommes en très bons termes avec eux ! Enfin, si tu penses qu'il y a beaucoup de têtes d'affiche, moi, ça me fait plaisir.

Cosmic Camel Clash : Par exemple, même s'ils vous plantent systématiquement, on peut difficilement faire plus gros que Korn comme tête d'affiche...

Ben : Ça dépend de comment tu considères la chose, il faut savoir que Korn ne marche plus aussi bien qu'avant et se ramassent sur toutes les dates qu'ils font en France... tu ne peux pas comparer quelque chose comme Korn et comme Iron Maiden. Ces derniers sont beaucoup, beaucoup, beaucoup plus gros que Korn.

Cosmic Camel Clash : En Europe...

Ben : Oui, en Europe, c'est sûr. Après je ne pense qu'il faille se limiter à regarder les têtes d'affiches, je pense plutôt qu'il faut regarder si l'affiche est homogène, recherchée, regarder l'ensemble, quoi. Je suis content quand les jeunes me disent "Wouah il y a tellement de groupes que je ne sais pas si je pourrais tous aller les voir". Là, ça veut dire qu'on a tapé dans le mille, c'est cool. Après, effectivement, il y en a qui considèrent que Iron Maiden est la tête d'affiche par excellence, d'autres qui préfèrent voir des groupes comme Envy ou Cult of Luna, parce-que c'est plus dans leurs goûts. Il y a quand même une différence, je fais trois fois moins de monde que des festivals type Wacken ou Graspop, parce-qu'on est en France.

Cosmic Camel Clash : Et peut-être aussi très excentrés ?

Ben (après courte réflexion) : Je ne pense pas, parce-que si tu regardes, en étant plus proche de l'Allemagne, où il y a tant de festivals, je ne suis pas sur que ça puisse marcher, en étant plus proche de la Belgique il y a le Graspop donc je ne sais pas non-plus... dans le Sud c'est encore plus difficile d'accès. Finalement, Nantes me semble pas mal, on est à 2 heures de TGV de Paris... après effectivement, je sais que pour un mec habitant en Alsace ou du côté de Marseille, c'est un peu à l'opposé, mais il faut bien être quelque part. D'ailleurs je ne l'ai pas choisi, je suis du coin, et hélas pas de Clermont-Ferrand.

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Cosmic Camel Clash : On va passer aux questions qui fâchent un peu plus par rapport à l'édition de l'année dernière. Comme tu le sais, il y a eu énormément de retours négatifs, énormément de retour positifs aussi puisque tout n'était pas à chier... alors, il y a certains évènements précis sur lesquels j'aimerais revenir, car le public n'a pas eu d'explications, et je sais, pour être allé les voir, que les groupes non-plus n'en ont pas eu. Donc, par exemple, il y a eu le concert coupé d'Edguy : peux-tu nous dire ce qu'il s'est passé ?

Ben : Alors, c'est très très con. On a une mairie qui n'aime pas forcément le festival comme je te l'ai dit, et qui veut absolument qu'il se finisse à 2 heures du matin, pile-poil. Pour te donner un ordre d'idée, l'année dernière Emperor a fini à 2h07 : je me suis pris un sermon de la gendarmerie. Donc si tu veux on avait 2 choix. Les scènes étaient en alternance, donc soit on attendait qu'un groupe finisse pour qu'un autre commence et on finissait à 3 ou 4 heures du matin, soit je suis obligé de faire commencer les groupes avant. Le problème c'est que les groupes ayant joué avant la tête d'affiche qui était donc Edguy ont joué trop longtemps et ont empiété sur leur temps. Seulement je n'ai pas le droit de finir après, tu vois ? Et la préfecture et la gendarmerie sont arrivées en me disant : "Monsieur, nous allons couper le son". C'est aussi con que ça. Moi aussi ça m'embête que Edguy n'ait pas pu faire son set, mais certains groupes, on leur avait donné 40 minutes, ils en ont pris 50. Que veux-tu que je fasse à ce moment-là ? Que je monte sur scène, que je coupe le son pour que le groupe et le public m'engueule, ou alors que je finisse à 3 heures et que je me retrouve avec la gendarmerie sur le dos ?

PhotoCosmic Camel Clash : Je couvre le Wacken depuis 2005, et je peux te certifier qu'en appliquant la première solution (c'est-à-dire de couper les groupes après leur temps imparti) je n'ai jamais vu personne gueuler.

Ben : On a essayé de le faire en 2006 mais le public l'a mal pris.

Cosmic Camel Clash : C'est peut-être un simple problème de communication, les gens ne sont pas stupides !

Ben : Ah, mais je sais ! Mais tu es pris dans un concert de ton groupe préféré, le groupe n'est pas content... je me rappelle qu'en 2004, on était déjà à la bourre et Meshuggah voulaient jouer un morceau supplémentaire. On les a viré, on s'est fait siffler et on a eu un tas de rapports négatifs. Je crois que les gens ne réalisent pas qu'on n'a plus le droit de faire du bruit après 2 heures de matin, les maisons sont pas loin et ça fait chier la mairie au niveau du timing.


Cosmic Camel Clash : Ce que tu me dis là, ça ne doit pas être la première fois que tu le dis et ça ne sera sans doute pas la dernière. Mais est-ce que tu feras plus de communication à ce sujet auprès des festivaliers pour avoir moins de critiques ?

Ben : Cette année on change le système, par rapport à ça justement. L'année dernière quand un groupe finissait, l'autre commençait directement. Cette année, on s'accorde 10 minutes de battement entre chaque groupe, entre les 2 scènes, ce qui va, je l'espère, nous donner un timing dans le cas ou certains groupes s'accordent 1 ou 2 morceaux supplémentaires. C'est une sorte de marge de sécurité. De toute façon, cette année, on va faire comme au Wacken et les deux scènes seront côte-à-côte, donc on ne pourra pas faire jouer un groupe avant que l'autre n'ait fini, de toute façon.

Cosmic Camel Clash : J'ai fait le Hellfest l'année dernière, et l'année d'avant, et l'année dernière il y a eu un truc qui m'a choqué tout de suite. D'après l'affiche, il était évident qu'il allait y avoir plus de monde. Pourtant, la distance entre la scène et les stands de boisson etc. n'avait pas bougé. Résultat : pendant les plus gros concerts on se retrouvait à des endroits desquels on ne pouvait plus voir la scène en face. Est-ce que ce problème a été corrigé cette année ?

Ben : Malheureusement, non, le terrain est comme il est. D'ailleurs, il y a aussi des normes de préfectures, on a une certaine surface disponible devant les scènes pour mettre un nombre précis de personnes. En 2006 et 2007 j'avais un seuil de 15 000 personnes, au-dessus, la préfecture n'accepte plus. Et les gens ne voient pas forcément la scène en face à cause des accès en arrière pour les camions. Il y a un petit côté technique que le public ne voit pas, mais les choses sont placées comme ça pour des raisons précises. Il y a aussi l'accès aux handicapés, par exemple. Ça n'a pas changé pour cette année malheureusement. On est obligés de s'adapter au terrain tel qu'il est, car il n'est pas à nous.

Cosmic Camel Clash : Autre aspect qui a pas mal fâché l'année dernière : l'accès au camping. Avec tout ce bin's qu'il y a eu le vendredi, je me souviens, je suis arrivé le vendredi soir et je suis rentré dans le camping gratos parce-que les gens à l'entrée, où ça bouchonnait, avaient fini par juger la situation ingérable. Est-ce que ça a changé cette année ?

Ben : Alors cette année ça va être radicalement différent, puisque le camping est gratuit. Son accès est donc complètement libre. Je ne sais pas si tu te souviens, l'an dernier il y a avait une discothèque. Il y avait une rue qui descendait avec un pont et des champs sur la gauche. Ces champs font partie du camping cette année. On a énormément d'investissements puisqu'on a acheté certains terrains, on a arraché et replanté de la vigne pour ça. L'entrée avec les bracelets sera au niveau de la discothèque et après vous rentrez "gratuitement" dans le camping, puisque son prix est compris dans le prix du billet.

Cosmic Camel Clash : Dernier point qui a fait gros débat : les fameuses toilettes !
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Ben : Ah oui, c'était le pire ça. Mais on me l'a dit et j'en suis tout à fait conscient, les toilettes n'étaient pas assez nombreuses par rapport au nombre de festivaliers qui étaient présents sur le site. Et bien, la solution est simple, tu appelles ton prestataire et tu lui dis qu'il t'en faut 4 fois plus : l'an dernier on avait 30 toilettes pour l'ensemble du festival, cette année nous en sommes à 120. Mais il faut rester conscient que ça reste des toilettes chimiques, quand il fait chaud ça pue. De toute façon, au milieu des champs on est dans l'impossibilité de monter un système d'évacuation d'eau par des égouts etc. Ça reste des petites cabines qu'on pompe tous les jours.

Cosmic Camel Clash : Des toilettes de festoche, quoi...

Ben : Voilà, mais faudra pas s'attendre à du luxe hein. Je les ai multipliés par 4 mais je ne peux pas garantir leur état de propreté entre ceux et celles qui vomiront dedans, qui feront leurs affaires à côté etc.

Cosmic Camel Clash : Oui des toilettes de festoche, quoi ! Dernière question : y a-t-il eu des aspects fortement améliorés dont je n'ai pas parlé et que toi tu voudrais mettre en valeur pour que les gens soient au courant ?

Ben : Tu as déjà bien fait le tour de la question mais par exemple, il y aura plus de jetons pour aller acheter de la bière, pour qu'on ne soit pas en rupture de stock comme l'an passé. Il y aura deux fois plus de files d'entrée que l'an dernier pour que les gens rentrent deux fois plus vite, et les agents de sécurité seront donc eux aussi deux fois plus nombreux. Il y a eu un tas de petits changements comme ça, et j'espère que les gens en seront satisfaits. Ce n'est pas anodin, on a investi 300 000 euros de plus en frais techniques, il y a beaucoup plus de salariés sur le site pour encadrer tout ça, on a réussi à chopper des parkings bétonnés, et pleins de trucs comme ça pour rendre aux gens la vie plus facile. En revanche, si les conditions climatiques sont les mêmes que celles de l'an dernier, je ne garantis pas que ça soit Bevery Hills...



Crédits photos :
www.myspace.com/hellfestopenair

Questions: CCC
Transcription: Dexxie


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