Houston Swing Engine

Entretien avec François Barras (guitare) - suite et fin - le 04 février 2008

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Aurelsan

Une interview de




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Suite et fin de l'entretien avec François de Houston Swing Engine (première partie ici) ! L'homme revient dans cette deuxième partie sur ses groupes cultes, sur le processus d'écriture propre au groupe et sur le futur du groupe.


Aurelsan : Parlons de trucs un peu plus techniques : tu joues sur quoi ?

François : Ma guitare c’est une Gibson SG spéciale de 72 avec un manche très très fin mais elle n'est pas jouable en studio, elle ne tient pas assez l’accordage. Sinon j’ai une Les Paul Standard et une Fender Telecaster de 71. J’ai changé les micros, ça doit être des Duncans, je ne sais plus lesquels.

Aurelsan : Mais qu’est ce qui fait que Houston ait un son aussi particulier ?

François : Ben en fait on joue gras, ça vient surtout des amplis. J’ai un Mesa Boogie Rectifier pour la prune et puis j’ai eu du bol de trouver un Marshall Major qui a été construit entre 68 et 71, et ils ont arrêté la fabrication parce que c’était trop fort. C’est un truc qui a été fait uniquement pour les stades, c’est un 200 W et il a été conçu au départ pour le guitariste de Black Sabbath qui avait fait une demande spéciale et qui a ensuite été joué par Pete Townsend et je crois que Pink Floyd a joué avec. Vraiment si tu ne joues pas dans un stade c’est un peu emmerdant. Nous ne faisons pas encore les stades mais on s’en fout, nous l'utilisons quand même. Ça a une puissance monstrueuse. D’ailleurs en ce moment, c’est un ampli qui est utilisé par un de mes guitaristes favoris - je suis vraiment mauvais technicien, je sais pas faire un solo à plus de 2 doigts - mais c’est utilisé par John Frusciante, le guitariste des Red Hot qui lui a l’avantage de pouvoir jouer dans des stades (rires). Nous parlions des groupes et des influences, pour moi c’en est vraiment une. Tout le monde écoute les Red Hot maintenant même les plus cons, ça reste un groupe assez fabuleux en termes de capacité à écrire de la musique, à faire même de la musique pour la masse qui soit pas de la soupe. Basse, batterie, guitare, c’est vraiment un trio hallucinant... bon Kiedis il fait ce qu’il peut, mais si tu veux c’est le groupe que j’écoutais à 14 ans et qui était complètement underground. J’adorais parce qu’il y avait le coté foutraque et foutage de gueule, je continue d’écouter et je trouve que c’est un groupe qui vieillit bien.

Aurelsan : Si tu pouvais jouer avec n’importe qui, ce serait qui ?

François : Putain, je suis trop mauvais guitariste pour oser imaginer jouer avec qui que ce soit. J’aimerai bien avoir Keith Moon à la batterie, j’aime bien jouer avec Franck évidemment mais je me dis que ça doit être assez impressionnant. Je pense que pour un musicien ce qui doit le plus changer dans l’expérience du jeu, clairement, c’est le batteur. Jouer avec un autre guitariste ou un autre bassiste, bon… la guitare amène une identité très importante qui peut seulement être bousculé par une batterie. Je te dis ça parce que je suis allé voir Jane’s Addiction jouer dans un petit club et Stephen Perkins normalement joue plus dans des stades et là je l’ai vu dans un petit truc, et c’est la première fois de ma vie où j’ai vu un groupe vraiment drivé par la batterie. Il a une manière de jouer qui n’a rien à voir, un peu à la Keith Moon. Il y a des roulements, des toms tout le temps et malgré tout il y a toujours une dynamique ultra puissante mais avec une manière de jouer différente. Je pense que pour un gratteux ça doit vraiment être intéressant. C’est marrant parce qu’avec les Queens Of The Stone Age qui est un des mes groupes favoris, nous avons joué avec eux au Montreux Jazz Festival, et c’est marrant tu te concentres presque plus sur la batterie que sur Josh Homme. Parce que le batteur a justement ce truc… un peu ce que Dave Grohl avait d’ailleurs, il a son jeu, sa dynamique, il groove, il frappe, il est vraiment entre le métal et le funk tu vois.

Aurelsan : À ce propos, ça tombe bien que tu en parles, ils viennent à Paris le 29 février et nous allons peut être les interviewer (ndlr : finalement ça n'a pas été possible). Donc si t’as une question pour Josh, je la poserai pour toi.

François : Écoute je l’ai déjà interviewé 4 fois donc je lui ai posé à peu près toutes les questions que je voulais…

PhotoAurelsan : T’as eu cette chance, moi pas encore. Mais si t’as des infos je suis preneur.

François : C’est toujours marrant quand tu rencontres des gars comme ça qui t’ont influencé, enfin dont les groupes antérieurs t’ont influencé comme Kyuss, il y avait aussi Sofia, un mec qui fait de la musique très calme et il avait un autre groupe avant qui s’appelait God Machine. Ce genre de personnes, quand ils te parlent de leur premier groupe, c’était avant tout un groupe pour arriver là où ils en sont, et j’ai l’impression que le statut culte de ce premier groupe vaut pour tout le monde sauf pour eux en fait. Et Josh Homme, je n'ai jamais osé lui demander si finalement entre Kyuss et QOTSA, lequel des deux il est le plus fier. Alors évidemment, ça peut froisser des sensibilités, ces gars ils veulent avancer à mort et ça peut les agacer de leur parler du passé. Alors je te parle de ça parce qu’avec Franck en ce moment, nous avons un projet, on fait des reprises de Kyuss et on se dit : « putain, quand il a fait ça, il avait 20 ans », si t’aimes les Queens, faut vraiment que tu écoutes ça. Il a monté le groupe il avait 16 ans, et c’est incroyable. En même temps j’adore Kyuss mais je préfère les Queens parce que ça va plus loin.


Aurelsan : Il sont passés l’année dernière à l’Élysée Montmartre et le concert était super décevant, ils ont joué une heure et tchao au revoir. Bon cette année ils jouent au Zénith, ce n'est pas tout à fait la même configuration, j’espère que ce sera mieux.

François : T’as pas eu de bol, la veille ils avaient joué à Canal + et c’est là où je les ai interviewés. Ils ont fait un concert devant 40 personnes, ils ont joué une heure aussi, ils ont d’abord fait les 7 morceaux et ensuite ils ont demandé au public ce qu’il voulait entendre, caméras éteintes. C’est peut être un groupe cyclothymique où un jour ils sont en forme et le lendemain ils sont très très down. Je fais abstraction de ça mais ils ont un rapport à la came qui est assez profond. Bon il dit que c’est avant tout récréatif mais quand t’es dans ce truc là, t’as vite des hauts, des bas… je l’ai toujours rencontré quand il était dans les hauts, c’est vraiment un mec incroyable, un peu du calibre de Springsteen. Il ne se met pas en scène, il a rien à prouver, c’est l’absolu contraire de Marilyn Manson ou de Jonathan Davis. Il a pas besoin de dire « fuck la société », pour moi c’est un paysan dans le bon sens du terme, c’est un farmer, il est terrien. Il fait son truc, il fait des disques comme il va aux champs et il le fait pas pour exister en tant que rock star. C’est son boulot, c’est un artisan.

Aurelsan : Et les projets de HSE ? Vous en êtes où ? Peut-être un quatrième album en préparation ?

François : Oui comme nous avons toujours un temps de retard avec les sorties françaises, là nous sommes déjà sur le prochain album, c'est-à-dire que nous sommes en train de le composer et normalement nous l’enregistrons en septembre, de nouveau en Espagne. Et il va être super !

Aurelsan : On l’espère en tout cas, vous avez combien de titres pour l’instant ?

François : Nous en avons sept. Ca va groover beaucoup plus qu’Entre Hommes qui était un disque un peu plus méchant je pense.

Aurelsan : Si tu me permets une petite critique, je trouve que sur Entre Hommes on retrouve effectivement toutes les recettes qui ont fait le succès de Tiger Flamboyant mais sans vraiment de grosses nouveautés.

François : Je suis particulièrement content sur l’album, des 3 premiers morceaux, surtout le deuxième ("Transitional State of Joy") qui est vraiment ce que nous avons envie de faire maintenant. C'est-à-dire un truc compact, quasi tu peux le chanter sous ta douche, 2 riffs et faut que ça envoie. Là où nous nous sommes peut-être un peu perdus dans Entre Hommes, comme je te disais au début de l’interview, c’est que nous composons en instrumental. À un moment donné nous arrivons avec un morceau dont nous sommes contents et nous le proposons au chant. Et le chant fait un peu ce qu’il peut, tu vois. Sur Entre Hommes, il y a vraiment deux-trois morceaux que nous ne pouvons pas vraiment jouer en live parce que nous n'arrivons pas à retrouver le même truc que sur l’album. Danek n'est pas un mélodiste, et notamment le quatrième morceau ("Murder Murder"), nous ne le jouons jamais parce qu’il est très mid-tempo, planant, et le dernier aussi que nous avons trop bossé en studio. L’intérêt du studio c’est que tu peux vraiment travailler le truc, phrase par phrase pratiquement, ce que font même les meilleurs.
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Aurelsan : Paradoxalement, mes morceaux préférés de Houston ce sont justement les instrumentaux qu’on retrouve sur Tiger Flamboyant. Bon Danek m’excusera mais l’intro est tout juste pas croyable.

François : Faut qu'on la rejoue en live celle-ci…

Aurelsan : Alors je ne sais pas si vous avez prévu à nouveau d’en faire du même style dans le prochain album…

François : Nous en avons quelques unes, mais là nous sommes sur un truc justement. Le problème c’est de rester cohérent de bout en bout où nous n’ayons pas à forcer la voix dans une direction ou une autre. Danek doit trouver sa voix et "Transitional State of Joy" c’est typiquement un morceau où il essaie un truc à lui, ni hurlé ni chanté, mais qui tient bien la route. Sur le nouvel album ça devrait groover un peu plus, c’est difficile de parler de sa propre musique parce que quand on a des influences qui vont de Springsteen à Meshuggah ou Dillinger Escape Plan, on a vite envie de partir dans plein de directions mais nous avons quand même envie de garder une ligne Houston. Je déteste les groupes qui font un album psyché puis country, puis un album « truc ». J’aime bien les groupes, encore une fois comme les Queens, qui sont reconnaissables à la première seconde alors qu’en même temps chaque album a son identité musicale. Le dernier des Queens il est très indus, très méchant, très punk, ultra agressif, alors que Lullabies To Paralyze était beaucoup plus sous hachisch, des morceaux beaucoup plus boueux. Pour moi c’est un peu la formule qui marche. Le cliché c’est AC/DC : ça fait 30 ans qu’ils font la même musique, mais ce n'est pas le même album à chaque fois.

Aurelsan : Bien si tu veux finir maintenant, tu t’es déjà bien exprimé sur pas mal de sujets mais c’est un peu ma façon de faire… alors à toi, si tu veux dire aux petits mots à vos fans français !

François : Raah, c’est salaud. Bon, nous sommes particulièrement contents parce que nous sommes arrivés à nos fins, nous avons été chroniqués dans Rock ‘n Folk et nous avons eu une bonne chronique.

Aurelsan : Bon maintenant, vous allez aussi en avoir une dans leseternels.net, vous allez prendre une autre dimension.

François : Ça, je sais pas mais en tout cas, le gros bémol...

... le gros bémol c'est ici.




Crédits photo : www.myspace.com/houstonswingengine1


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