CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
10/20
LINE UP
-Triumphsword
(chant)
-Mantus
(guitare+basse+batterie)
TRACKLIST
1) Individualism
2) Blood Storm Prophecy
3) Uncrowned God of Light
4) Outrage
5) Orphan of Emptiness
6) Far Beyond the Scorm
7) Catharsis
8) Epiphany
9) Your Rotten Heart Dies Now
10) God's Entombment
11) Requiem for the Ego
DISCOGRAPHIE
Le problème en musique, et ceci en général, c'est de sortir de la masse. C'est chose compliquée puisque par définition, la masse c'est 80-90% de la production. Alors si on n'y arrive pas à défaut d'originalité ou de personnalité, on peut essayer de le faire par la qualité supérieure aux standards. Ou alors venir d'un pays exotique. Ou alors être incroyablement mauvais. Ou sinon on accepte son destin de ressembler à tous les autres.
Patria les Brésiliens pourraient espérer s'en sortir grâce à leur origine, mais pas de chance, le Brésil est un pays relativement couru dans le metal. Les pères Sepultura ont fait leur œuvre. Alors ils peuvent essayer le coup de la personnalité. Encore une fois, le couperet tombe car on entend de-ci de-là du Scorn Defeat de Sigh, très majoritairement pour le son car pour ce qui est des compositions, les japonais déjà fous sont loin devant tant en terme d'originalité que de qualité. Il reste alors au groupe de se distinguer par sa médiocrité. Mais tel un fardeau incessant, la malchance s'abat encore et Patria n'est pas mauvais, seulement incroyablement moyen. Il va donc falloir se rendre à l'évidence et accepter un destin tout tracé, et celui-ci n'est probablement pas celui auquel le groupe souhaite accéder : l'oubli dans la masse.
La sentence semble irrévocable et un brin méchante pour un groupe qui manifestement essaie de se démener pour sortir des albums (déjà 5 au compteur ce qui fait dire que la situation n'est malheureusement pas temporaire). Mais que voulez-vous, prenez le son de Scorn Defeat, des riffs sortis des années 80 mêlant donc black et thrash avec le tremolo plus « moderne », un chant black de base et une inspiration qui peine à sortir des ornières, à ce sujet la fin de "Outrage" avec sa guitare sèche et une nappe de claviers fait un bien fou, et vous ne pouvez pas obtenir autre chose qu'un black ultra-convenu, mid tempo, un poil ennuyeux à la longue car les accélérations ou les variations ne viennent jamais, ah si !, "Catharsis" blaste enfin mais persiste dans du tremolo de base... Oui le constat est dur, mais le constat est juste. L'adage est millénaire et toujours aussi pertinent. On note même un pompage de Darkthrone Panzerfaust sur le riff de "Far Beyond the Scorn".
A vouloir absolument s'en tenir à du convenu, Patria s'embourbe et suffoque littéralement dans le milieu de la production black metal. Bien sûr son côté à l'ancienne le démarque de ceux qui ne jurent que par les blasts, c'est déjà une chose, mais tout le reste étant tellement convenu que le public potentiellement adepte de cette musique se nomme fan ultime de black à l'ancienne. La cible est restreinte. On peut alors souhaiter aux Brésiliens de soit connaître un gros changement, soit tenter leur chance... ailleurs.