CHRONIQUE PAR ...
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
5/20
LINE UP
-Ben Timpson
(chant)
-Dan Goldsworthy
(guitare)
-Mark Holliday
(guitare)
-Scott Bowden
(basse)
-Nick Scholey
(batterie)
TRACKLIST
1)The Karman Line
2)Silhouettes of Enemies
3)At Least You're Not Dead
4)Alpha Centauri
5)Six-o-Two
6)Ex-Inferis
7)The Killing Horizon
8)A Sense of Wonder
9)Lucky Like Kokura
10)Goodbyes
DISCOGRAPHIE
Qu'il est loin le temps de la splendeur britannique en terme de metal ! Les précurseurs des années 70 (Black Sabbath, Judas Priest), les jeunes loups des années 80 et toute la vague NWOBHM (Maiden, Saxon), les pionniers de nouvelles scènes comme le grind (Carcass, Napalm Death) ou le doom/death (Paradise Lost, My Dying Bride)… Tout ça c'est fini, et ça fait un bail qu'aucun groupe majeur n'a émergé en provenance de la perfide Albion. Et ce n'est pas My Mind's Weapon qui va inverser la tendance…
Car en effet, disons-le tout net : The Carrion Sky est un album franchement abominable, sur lequel il n'y a rien à sauver. Mais absolument rien, ce qui est quand même une performance plutôt hors du commun ! Sur son Myspace, au niveau influences, My Mind's Weapon confesse, je cite : « Bay Area thrash, dissonant hardcore, polyrhythmic grooves, prog rock and epic soundscapes ». C'est sûr vu comme ça, ça a de la gueule, mais le résultat final n'est qu'un vulgaire metalcore vu et revu déjà 1 000 fois, et qui plus est vraiment mauvais, hormis 2 ou 3 passages leads mélodiques biens sentis (qui doivent se compter en secondes). Pourquoi un tel jugement sans appel ? C'est assez simple, et ça tient en 2 points.
Le premier, et on ne va pas s'appesantir là-dessus, c'est que le chanteur Ben Timpson est tout simplement nul. Des chanteurs limites, j'en ai déjà vu passer, mais là on tient un champion. Nul dans son registre hardcore, où il sonne comme un malade souffrant d'un cancer de la gorge en phase terminale ("Lucky Like Kokura"). Et peut-être encore plus nul en chant clair, où sa façon de passer des mélodies naïves avec une voix toute mielleuse façon punk/pop californienne est plus qu'irritante ("A Sense of Wonder", "At Least You're Not Dead"). Bref, si ses potes savaient composer de bonnes chansons, nul doute qu'il les flinguerait sur le champ et sans sommation.
Mais comme vous l'aurez compris, ce n'est pas bien grave puisque de toute façon, My Mind's Weapon compose avec ses pieds. Le groupe revendique une influence prog' ? Ça doit être sa façon à lui d'expliquer ces compos bancales, ces passages d'un plan à l'autre avec autant de cohérence qu'un discours de Raymond Domenech, ces structures sans queue ni tête comme "Silhouettes of Enemies" et sa fin qui sort de nulle part, ces multiples cassures rythmiques qui semblent n'avoir aucun autre but que la masturbation technique (et loin d'être impressionnante en plus). Et on relèvera quand même ce trait de génie : le dernier titre s'achève par la reprise du thème principal de l'intro : wow, comment c'est trop fort !
A l'évidence, My Mind's Weapon va rejoindre la cohorte sans cesse grandissante des suiveurs, ces groupes sans talent ni personnalité qui vivent et meurent en fonction des modes. Le seul intérêt de The Carrion Sky, c'est que quand ils seront vieux, les membres du groupe pourront dire à leurs petits-enfants :
«-Vous savez les petits, quand Papy était jeune, il a enregistré un disque de metal !
-Génial Papy ! Et t'es devenu une rock star internationale comme Metallica ?
-Allez c'est bon, vos gueules les nains…»